Découvrez My Chemical Romance!
Je m'appelle David.
David Caeco, si ça vous fait plaisir de le savoir. Mais bon. J'imagine que ça ne vous touche pas trop, en fait.
Pas grave. On sera deux.
Bref. Je sens que je suis en train de looser royalement mon introduction, alors je vais la faire courte. Simplement, ne m'en voulez pas trop si ce texte présente autant d'intérêt qu'un beau cadavre de rat dans un odorant caniveau citadin.
Mais je n'ai pas demandé à l'écrire, ce foutu dossier.
"Journal de bord", qu'ils appellent ça. Sacré propagande, pour une séance chez le psy. Encore une invention parentale des plus originalement cocasses, cette histoire de rendez-vous pour mon "bien-être intérieur d'adolescent sensible", comme ils disent. Ils disent encore que c'est parce que je ne mange pas, parce que je ne souris pas, parce que je ne suis pas d'accord, bref, parce que je ne joue pas la comédie du "Oooooh, le monde est beau, donnez-moi un câlin que je vous tâte les fesses" que je dois écrire dans un adorable journal intime. Etrange. Oui, étrange que mes vieux aient réussi à déceler tous ces trucs, chez moi, vu qu'ils passent plus de temps dans leur bouquins, entre leurs éditeurs, leurs lecteurs, leurs lèches-bottes professionnels, qu'à la maison.
Avec moi.
Nan. A vrai dire -et c'est un certitude… S'ils m'ont sorti la "carte psy", c'est à cause du dernier bulletin de notes. Vous comprenez, ce morceau de papier, c'est un peu notre cordon ombilical. Le dernier lien qui leur montre que je suis encore en vie.
Biologiquement, du moins.
Le lycée, tiens, parlons-en. C'est bien joli, mais ça paye pas les clopes. Ni les bières. Ce genre de chose. Quand j'entre dans ce bahut, dans ce caveau repeint en beige, mon cerveau passe automatiquement en transe. Je deviens sourd, aveugle, tout ce que vous voulez.
C'est un peu comme la télé, les affiches publicitaires sur les vieilles pierres, les jeux-concours au dos des boîtes de céréales. Les gens parlent, parlent, parlent, et s'écoutent parler. Alors moi, je m'arrange toujours pour être assis à côté de la fenêtre.
Je regarde dehors.
Et je vais changer le monde.
Youhou.